Dans
les tambours, au contraire, la mise en contact
entre les segments et le tambour se produit avec
seulement une légère rotation et le contact s'accentue
instantanément avec des segments autoserrants.
Les
garnitures ne doivent donc pas lécher le tambour
à l'arrêt.
En
ce qui concerne le système de fixation du disque
et de l'étrier, on peut rencontrer les cas suivants
:
-
-
Montage axial. La pression du circuit hydraulique
de commande pousse les deux plaquettes contre
le disque (fig 5) ;
-
-
Une des deux plaquettes est fixée rigidement
sur l'étrier, tandis que l'autre est commandée
par un piston hydraulique. Lorsque la poussée
s'exerce sur la plaquette mobile, la réaction
fait déplacer axialement l'étrier du côté
opposé, conduisant l'autre plaquette au contact
du disque. Un tel étrier est dit flottant
(fig. 6) ;
-
-
Le disque est mobile axialement avec un étrier
fixe. (fig 7) Une plaquette est solidaire
de l'étrier ; l'autre, commandée par le piston,
vient en contact avec le disque et le pousse
'contre la première . La position des étriers
peut être soit en avant, soit en arrière de
l'axe de rotation de la roue.
Chaque
solution correspond à des conditions de charge
précises pour les roulements des roues.
Dans
le cas d'un étrier disposé en avant, la réaction
due au frottement étrier-disque est dirigée vers
le haut et s'ajoute par conséquent à la réaction
verticale due au poids, ce qui surcharge les roulements.
Si,
au contraire, l'étrier est disposé en arrière,
la réaction est dirigée vers le bas et se soustrait
de la réaction verticale due au poids, ce qui
soulage les roulements.
Les
disques de freins doivent présenter, en règle
générale, des caractéristiques analogues à celles
des tambours :
Ils
sont normalement réalisés en fonte spéciale au
chrome/ molybdéne, très résistante
à l'usure. A chaud, en présence de projection
d'eau, les disques en fonte ne présentent pas
d'inconvénients, tandis que ceux en acier sont
sujets à des phénomènes de trempe qui ont pour
conséquence leur fragilisation.
Les
étriers doivent être être légers et rigides ;
ils sont habituellement construits en alliage
d'aluminium, quelquefois en alliage de magnésium
ou encore en fonte. Les matériaux de frottement
des freins à disque ont des caractéristiques analogues
à celles des matériaux de frottement retenus pour
les freins à tambour.
Il
ne faut cependant pas oublier qu'ils sont
soumis à des pressions plus élevées,
la surface de contact étant plus petite (une garniture
a, en moyenne, une surface de 30 à 35 cm2 contre
les 55 à 60 cm2 des freins à tambour) et que le
rayon de frottement est plus faible. Sur les modèles
à hautes performances, on monte souvent des disques
perforés qui aspirent l'air par le centre et le
refoulent par la périphérie. Ces types de disques
(communément appelés auto- ventilés) sont apparus
vers la fin des années cinquante sur les voitures
de compétition, puis en 1965 sur les voitures
de série, plus précisement sur la Chevrolet Corvette.
Afin
de réduire l'importance des masses non suspendues,
on monte quelquefois les disques à la sortie du
différentiel.
Comparaison
entre les freins à tambour et à disque
Pour
donner une idée des énormes progrès réalisés dans
le freinage, on peut comparer les distances de
freinage d'une Rolls Royce Phantom 1 de 1926 (voiture
équipée de freins mécaniques à tambour sur les
quatre roues avec servofrein mécanique) à celles
des voitures modernes (freins à disque avec servofrein
mécanique).
La
première stoppait sur 32,40 m à 60 km/h
et sur 49,40 m à 80
km/h, alors que les automobiles
modernes freinent respectivement sur 8,20
et 35 m.
Malgré
la supériorité des freins à disque, les freins
à tambour présentent certains avantages :
-
Leur
rayon de frottement est généralement supérieur
au rayon géométrique du tambour, tanfis que
dans les freins à disque il est inférieur
au rayon du disque : par conséquent, pour
une même force de frottement, le couple de
freinage sera plus grand dans les freins à
tambour ;
-
Pour
une même force de serrage, il est possible
d'augmenter le couple de freinage en montant,
par exemple, deux segments à enroulement,
alors que, pour compenser l'infériorité mécanique
des freins à disque, la pression de freinage
doit être plus forte, ce qui oblige au montage
d'un servo-frein même sur des véhicules de
poids relativement modeste (les pressions
dans le circuit hydraulique sont de 80 à 100
kgp/cm2 dans le cas des freins à disque, tandis
qu'elles ne sont que 12 à 15 kgp/cm2 pour
les freins à tambour). L'effort musculaire
reste, par contre, limité pour les deux types
à des valeurs de 25 à 35 kgp.
Par
contre :
Pour
les freins à tambour, le refroidissement est beaucoup
plus difficile, du fait que la partie extérieure
seule est exposée à l'air, tandis que la chaleur
est produite à l'intérieur.
Pour
cette raison, les freins à disque étant plus facilement
débarrassés de l'eau, de la poussière et de la
boue seront beaucoup moins sensibles au fading
(la poussière des garnitures déséquilibre les
freins à tambour) ;
Dans
les freins à tambour, l'usure est irrégulière,
atteignant sa valeur maximale vers l'extrémité
libre du segment. Ceci s'explique par la rotation
qui caractérise le mouvement d'approche du segment
pour venir en contact avec le tambour.
On
pourra obtenir une distribution plus uniforme
de l'usure avec des freins à segments flottants
ou à double détente.
Les
pressions spécifiques et les forces de frottement
plus élevées dans les freins à disque ont pour
conséquence une plus grande production de chaleur.
Pour
éviter la formation de bulles de vapeur dans le
cylindre, il faut utiliser un liquide de frein
au point d'ébullition élevé (200 à 220 °C contre
150 à 160 °C pour l'huile des freins à tambour).
La production de chaleur entraîne également des
dilatations qui, bien que n'ayant aucune conséquence
dans les freins à disque (le disque se dilate
radialement), sont une source d'inconvénients
dans les freins à tambour (la dilatation radiale
du tambour est plus grande que celle des segments,
ce qui, en augmentant le jeu tambour- segment,
réduit l'effet de freinage).
Autre
point positif pour les disques : les opérations
de contrôle, d'entretien et le remplacement
des plaquettes sont faciles. Les freins à disque
se prêtent peu à l'utilisation comme freins de
stationnement, la difficulté concerne particulièrement
la réalisation d'une double commande : hydraulique
pour le frein principal et mécanique pour le frein
de stationnement. On prévoit parfois un frein
à tambour placé à côté du frein principal à disque,
ou encore un second étrier qui agira sur le même
disque. Il peut être intéressant d'établir une
comparaison entre domaines d'utilisation en fonction
de l'énergie cinétique absorbée par divers types
de freins :
-
Les
freins à tambour sur les quatre roues sont
utilisés dans les cas où les énergies cinétiques
en jeu sont de l'ordre de 70 000 kgm (ce qui
correspond, à titre indicatif, à des voitures
de 900 kg circulant à 140 km/h) ;
-
Les
freins à disque sur les quatre roues sont
utilisés pour l'intervalle approximatif des
énergies cinétiques allant de 80 000 kgm (voitures
de 900 kg à environ 150 km/h) jusqu'à 490
000 kgm (voitures de 1 600 kg à 280 km/h).
Pour
une gamme de valeurs intermédiaire de l'énergie
cinétique, le système mixte (freins à disque à
l'avant et freins à tambour à l'arrière) est très
répandu.
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